Sous le lac de Guerlédan...
une vie pleine d'histoires
La construction du barrage hydroélectrique de Guerlédan dans les années 1920 a induit l'inondation volontaire de la vallée de Guerlédan. La vallée active à cette époque voyait encore les quelques embarcations et péniches sur le canal de Nantes à Brest passer les écluses grâce aux éclusiers. Les carriers venaient travailler dans les nombreuses carrières de shiste, s'abreuver au café guinguette et on entendait les familles vivre dans la vallée.
La création du lac et l'immersion définitive de la vallée en 1930 a coupé irrémédiablement le canal de Nantes à Brest en deux interrompant la navigation fluviale. Au fil du temps, le lac est devenu un lieu de villégiature, pour les familles relaxantes ou sportives.
Un lac asséché
Les travaux de réfection du barrage nécessaires par EDF ont conduit en 2015 à l'assèchement du lac de Guerlédan.
Le plus grand lac de Bretagne a ainsi été vidé de son eau lentement, trente ans après la dernière vidange en 1975. Durant ses six mois, le paysage de la vallée a évolué, séché... la nature a regagné rapidement les abords du canal de Nantes à Brest, qui a alors réapparu.
Des paysages lunaires du début, la vallée est devenue craquelée et verdoyante, laissant même éclore des graines et des fleurs venues en profiter pour s'implanter. Les arbres pétrifiés ont réapparu proches des maisons éclusières où l'on imaginait les dernières familles d'éclusiers.
Les puits d'ardoisières ont impressionné et ce fut l'occasion de conter l'histoire de ces ouvriers ardoisiers venus parfois de loin extraire de précieux matériau.
Un paysage unique
Durant l'assec, la vallée a accueilli un million de visiteurs, curieux de revoir cette vallée et surtout les lieux témoins de l'histoire. Des visites ont été organisées, des anciens habitants de la vallée sont venus témoigner, des géologues en recherche de réponse sur les pierres utilisées pour la création des écluses englouties jusqu'alors, ont étudié les sols, un clip vidéo a été tourné, un film également... Et des traces extrêmement anciennes de trilobite, animal habitant des eaux marines (et oui, la mer venait alors jusqu'ici) il y a 480 millions d'années.
Chacun a ainsi investi le monde englouti de Guerlédan à sa façon.